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Le Fullmetal
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Le Fullmetal
26 avril 2006

la pierre philosophale

# Qu’est-ce que la Pierre Philosophale ?

D’après les alchimistes on attribuait le nom de   pierre philosophale à l’Art d’accomplir la suite entière   des opérations (du Grand Œuvre qu’on détaillera par   la suite.) C’est la matérialisation de l’Esprit, de la perfection   des efforts du philosophe.

  La puissance de la pierre philosophale justifierait son attribution au signe   du Soleil.
  Celui-ci (le signe solaire) est caractérisé pas la couleur rouge   changeante : « Sa couleur est d’un rouge incarnat tirant   vers le cramoisi, ou couleur rubis allant vers la couleur du grenat ; quant   à son poids, elle pèse bien plus qu’on ne dirait d’après   sa couleur. » (Basile   Valentin).
  Elle aurait donc ressemblé à un corps cristallin, quoique sa pesanteur   la rapprochât typiquement des corps métalliques.
  Pour évoquer son aspect, sa forme et son degré de fusibilité   Fulcanelli affirme : « Si l’on trouvait notre sujet   à son dernier stade de perfection, fait et composé par la nature,   il devrait être fusible comme la cire ou le beurre (64 degré) et   sa couleur rouge, son caractère diaphane et limpide devrait apparaître   extérieurement ; alors ce serait en effet notre pierre bénie. »  
  Fulcanelli ajoute : « A ces caractéristiques physiques,   la pierre unit de puissantes propriétés chimiques :
  -La puissance de pénétration.
  -La fixité absolue.
  -L’inoxydabilité qui la rend du incalcinable, d’une extrême   résistance au feu et enfin un indifférence parfaite aux agents   chimiques.

D’après la tradition, la possession de la Pierre   Philosophale élevait le simple initié au rang d’Adepte.   Ce dernier ( l’Adepte ), après avoir enfin obtenu la Pierre, pouvait   brûler les livres ! L’inconnu est connu, l’introuvable   est trouvé, il ne demeurait plus rien qu’il pût apprendre   ou désirer. L’acquisition du don de Dieu promettait de lui conférer   la richesse, la santé éternelle et la connaissance réelle.

# La transmutation des métaux,   le remède universel,
  et l'élixir de longue vie ...

 

Fabriquer l’or n’était pas l’unique   but des alchimistes.
  La transmutation des métaux vils en ce métal plus parfait n’était   que l’une des vertus dont disposait l’Adepte en possession de la   Pierre Philosophale.

A quelles applications les Maîtres proposaient-ils d’employer   la Pierre ?

Suivant les préparations adéquates, elle pouvait   réagir sur les hommes, sur les animaux, et sur les végétaux   aussi bien que sur les métaux car des éléments d’origine   minérale, métallique et spirituelle intervenaient dans sa fabrication.   Il suffisait donc d’orienter sa puissance en direction du règne   dans lequel on avait résolu d’opérer une transmutation.

  Réaction sur les métaux : A l’état solide, lorsque   la Pierre avait fermenté en direct avec l’or et l’argent   les plus purs, c’était la Poudre de projection ; une masse   translucide pulvérisable, rouge ou blanche selon le métal utilisé   qui servait exclusivement à la transmutation des métaux. Cette   poudre, projetée dans le creuset sur un métal vil, avait en effet   la propriété d’en altérer l’essence et d’effectuer   sa transmutation.
  Réaction sur les animaux et végétaux : Dans sa forme   saline, elle accomplissait une variété d’usages spécifiques   dans les règnes animal et végétal ; à tous   les niveaux, elle constituait le Remède Universel capable de guérir   les maladies, de conserver la santé et de développer prodigieusement   la croissance des végétaux.
  Réaction sur l’homme : En solution mélangée   à l’alcool, c’était la seule et véritable acqua   vitae, l’or potable, l’élixir de longue vie des alchimistes   orientaux.

  Susceptible d’une multiplication infinie, elle changeait aussi de forme   et, au lieu de retourner à l’état cristallin, une fois refroidie,   elle restait fluide éternellement, d’elle-même luminescente   – source de lumière, et source de l’illumination de l’alchimiste.
  Ainsi ce trouvait donc réunit, selon l’explication d’Eugène   Canseliet, les trois dons que portaient les Mages d’Orient au Sauveur :   Voici la Pierre qui offrait à l’Adepte le triple don, de l’or   – c'est-à-dire la richesse -, de l’encens – symbole   de la Sagesse Divine -, et de la myrrhe – substance qui, selon l’antique   tradition Egyptienne, accordait l’immortalité.

  Mais ces promesses appartenaient à la dernière phase du travail :   Auparavant, il avait fallu un long chemin expérimental et le recours   à des nombreux procédés secrets difficiles à réaliser.   C’est l’ensemble des efforts immenses que la tâche réclamait   de l’alchimiste qui reçu le nom du Grand Œuvre.

Le Grand-Oeuvre:
 
  Le Grand Œuvre n’est pas uniquement une simple suite d’opérations ;   il permet au simple homme d’atteindre le rang de démiurge dans   son propre microcosme. Il fallait à l’homme s’emparer   d’une matière en soi chaotique, la purifier et la ranimer afin   de la rendre propre à s’imprégner ensuite de l’Esprit ;   il fallait séparer, distribuer et mettre en valeur les natures diverses   dont elle était formée, puis les conjuguer à nouveau en   unité harmonique, spiritualisation définitive qui muait (changeait)   la matière en la Pierre Philosophale.
  Ainsi, considérant l’ensemble des activités qui entraient   sous cette appellation, il faut comprendre que Le Grand Œuvre désignait   comme son synonyme l’alchimie elle-même, exprimant son essence de   savoir sacré et symbolique, la logique qui établissait son art   en un système philosophique définitif.

Les Deux Voies :
  Quels étaient donc les procédés précis mis en œuvre   par les alchimistes pour obtenir cet événement extraordinaire.
  D’après les descriptions qui nous demeurent de leurs préparatifs   et de leurs travaux, il faudrait rendre compte d’une multiplicité   d’approches opératoires.
  Bien que l’enchaînement des procèdes de la réalisation   du Grand Œuvre était constant, différentes manières   se proposaient pour l’action :
  Certains alchimistes pratiquèrent et étudièrent longuement   la voie appelée « voie humide ». D’autres,   en grand nombre, avaient préféraient la « voie sèche ».
  La voie humide : Nommée aussi manière longue en raison du   temps qu’elle réclamait, elle faisait mûrir l’ « œuf   philosophique », en une balle de verre cristallin bouchée   au moment propice. Cette méthode permettait de contrôler de vue   les diverses phases – et ainsi s’offrir à l’alchimiste   le spectacle de ce qu’il nommait la « queue de paon » :   le résultat concret, la répétition du changement chromatique   (virage de couleur), indiquant la réussite parfaite de la cuisson, de   l’amalgame philosophal, la véritable transformation de la matière.
  La voie sèche : C’est la façon de procéder des   moins favorisés, on l’appelait aussi manière brève.   Ce qui la distinguait de la première c’était l’usage   du creuset. La méthode usitée (utilisé ou usuelle) s’inspirait   étroitement des techniques de l’art métallurgique et s’appuyait   essentiellement sur le principe de la fusion.

C’est le modus operandi qu’empruntèrent   Nicolas Flamel et Eugénée Philatère, aussi bien qu’un   grand nombre de maîtres.

Le laboratoire :
  On a toujours pensé que le laboratoire de l’alchimiste contiendrait   des os, des crânes, des boites enfermant des homuncules, des toiles d’araignées,   de la poussière, de casiers d’où percent les yeux vitreux   d’étranges animaux empaillés représentant de puissances   mystérieuses… L’alchimiste, dans l’entendement de l’époque   et des ignorants, utiliserait des formules d’exorcisme.
  Cet apparat fabuleux restera un patrimoine des fictions littéraires.

La religiosité, la nature sacrée de l’alchimie   ne pouvait certainement être contenues dans une pièce. L’alchimiste   ne recherchait pas la foie, il en était empreint.
  Certes il ne consacrait pas son temps aux pratiques de dévotion, mais   il adorait le divin en adorant la matière crée en la travaillant.   (Sa vocation était de spiritualiser la matière).
  Ainsi, dans toute son essence, l’activité du laboratoire était   une véritable prière, au contact de la divinité, et cette   certitude guidait le philosophe dans ses pas les plus infimes.

L’alchimie s’est voilée de mystère,   mais seulement par contrainte. Sa règle était la simplicité :   L’effort qui purifiait l’animus de l’alchimiste se voulait   l’art d’adjoindre strictement le nécessaire.

Entouré seulement des objets qui lui sont nécessaires   pour opérer, l’alchimiste nous fait découvrir, à   notre surprise, le même bagage d’ustensiles que celui qu’on   aurait trouvé, des siècles plus tôt, dans un temple d’Alexandrie.   Un poêle aux parois bien rembourrées pour fondre et calciner, des   tenailles, un soufflet, plusieurs creusets en terre réfractaire et des   cuillères à manches longues ; voilà l’essentiel.
  Ajoutons encore, selon la recommandation des Maîtres, la bibliothèque,   plus ou moins bien formée.
  Pour compléter cette liste sommaire, un mortier, des pots et des cassandres   en céramique, quelques appareils distillatoires et de filtrage, des réchauds   qui tiennent la chaleur à différents degrés, quelques bocaux   destinés à contenir et conserver les substances, et, en fin, l’athanor.
  Un local aéré, uminacule, remis dans une situation propice pour   attirer les fluides vitraux de la Nature, ses pollutions spirituelles, et le   rayonnement cosmique projeté sur cette Terre par le Soleil et la Lune ;   voici donc la saucta sanctorum des alchimistes.


  Les phases expérimentales du Grand-Oeuvre:

  Lorsqu’il s’agit d’examiner dans le détail,l’enchaînement   des opérations

Quelle est la matière que les alchimistes avaient choisi   pour point de départ ?
  A quel moment recommandaient-ils qu’on débutât ces travaux   et quand ceux-ci s’achevaient-ils ?
  Dans quel nombre exact fallait-il répéter les opérations   nécessaires selon Ruscepissa, «  la matière de la pierre   est une chose de peu de prix, que l’on peut trouver partout… »,   Moriens, lui, fait écho, affirmant que : «  Unique est   la matière et en tout lieu les riches et les pauvres la possèdent ;   Elle est inconnue de tous, elle est devant les yeux de tous ; elle est   méprisée du vulgaire qui la vend à peu près comme   de la boue, mais le philosophe qui la comprend la tient pour précieuse »
  Ces indications nous éclairent plutôt son aspect spirituel ;   il semble d’autre part presque certain que les travaux des alchimistes   employaient toujours un corps unique, d’origine certainement minérale.   Fulcanelli parait le confirmer : « Bien qu’entièrement   volatile, ce mercure primitif, matérialisée par l’action   desséchante du soufre a l’arsenic, prend l’aspect d’une   masse solide, noire, dense, fibreuse, fragile et fiable que sa pauvre utilité   rend vile, abjecte et méprisable aux yeux des hommes. »

Le moment fixé pour engager les travaux était   crucial.
  Les nombreuses références au plan astrologique favorable indiquent   que l’équinoxe de Printemps était la période canonique.
  Dans cette ambition de l’œuvre suivant la nature, quelle période   pourrait se montrer plus propice, en effet, que celle établie depuis   toujours par le créateur lui-même pour voir renaître la terre ?   Par analogie, la conclusion des opérations était attendue a la   saison estivale, quand tous les fruits parvenaient à leur maturité.
 
  Dans ces lignes générales, le Grand Œuvre était clairement   divisé en trois phases ou Œuvres distinctes, qui avaient pour fonction   de produire –usant du sel- d’abord le principe mercuriel, puis celui   du soufre.
  Apres leur réunion, ils restaient à opérer la ‘grande   coction’ ou cuisson –et de là on obtenait enfin la Pierre.
  A l’intérieur des phases, toutefois, les procédés   employés ont varié d’un auteur à l’autre, selon   sa connaissance du patrimoine symbolique.

Les descriptions d’Albert Le Grand indiquent 5 passages :  
  1.Réduction des substances à leurs « Première   Matière »
  2.Extraction du soufre et du mercure
  3.Purification du soufre obtenu jusqu’à ce qu’il paraisse   comme l’or et l’argent.
  4.Préparation de l’ « élixir blanc »
  5.Travail de l’élixir blanc jusqu’à sa transformation   en « élixir rouge ».

L’ensemble était régi par 4 types d’opérations :  
  1.Décompression
  2.Lavage
  3.Réduction
  4.Fixation.

Dans ces nombreux écrits, la littérature alchimique   a entretenu le mystère sur le nombre des opérations dont devait   consister chacune des 3 phases.

Pour certains, selon le parallèle avec les cycles des   jours et des mois, les opérations variaient de 7 à 12.
  Le témoignage de Causelist est donc précieux : il affirme   qu’il faut compter 9 sublimations ou « aigles »   dans le Second Œuvre, et que la « grande coction »   est achevée en une semaine, au terme de laquelle les gammes musicales   et climatiques révéleront à l’artiste béni   sa réussite, la naissance de la Pierre –l’événement   de la conjonction pour faire dans le four et dans son esprit.

  Dans ce contexte, PHILALETHE a expliqué plus concrétement les   phases de l’établissement du Grand Œuvre.
  Il a dit : " De quelque façon qu'on traite le mercure vulgaire,   on n'en fera jamais le mercure philosophique ".
  Si ton âme est d'un rustre, c'est en vain que tu prétends au Magistère.  
  As-tu déjà senti la nécessité de t'élever   vers le ciel, de sortir de ta gangue, de briser ta chrysalide ?
  Si tu ne possèdes pas ce levain, ce ferment d'élection, sois persuadé   qu'il est inutile de rien entreprendre.
  Si tu es d'argile, tu resteras d'argile. Si tu as placé ton idéal   dans la fange, tu ne peux songer à la sublimation, à la transmutation   définitive, à l'égression de la géhenne terrestre.   Homme vulgaire, tu ne deviendras jamais un Sapient.
  Il est une alchimie transcendantale, c'est l'alchimie de soi-même. Elle   est préalablement nécessaire pour parfaire l'alchimie des éléments.   La noblesse de l'oeuvre requiert la noblesse de l'oeuvrant.
  Construis l'athanor ; prépare l'oeuf philosophique ; dispose   l'aludel ; sépare le subtil de l'épais ; recueille les   larmes de l'aigle et le sang du lion ; fais que ce qui est occulte devienne   manifeste ; ce sont les préliminaires de l'Œuvre sans lesquels   tu ne peux réussir.
  La transmutation doit s'opérer en ton âme. La Pierre, dans son   état définitif, c'est l'Absolu lui-même ; le dissolvant   purificatoire, ce sont les formules de beauté et de perfection dont tu   orneras ta vie.
  Le Magistère est Soufre, Sel et Mercure ; ainsi ton âme sublimée   qui est le véritable Mercure des Philosophes, s'unira au Soufre de l'amour   divin, par le Sel de la mortification et des épreuves.
  Coordonne donc toutes tes actions et toutes tes impressions afin d'en former   un ensemble harmonique parfait. Efforce-toi d'acquérir l'extrême   lucidité de ton entendement. Détourne-toi de ce qui salit la vue.   N'écoute pas ce qui pollue l'oreille. Exalte en toi le sentiment de la   personnalité, pour t'efforcer ensuite d'absorber celle-ci dans le sein   de l'Absolu.
  Embrase ton âme du feu alchimique, du feu qui ne brûle pas. Je t'enseignerai   à le recueillir ; et il formera autour de toi un cercle protecteur,   qui t'isolera des Influences Mauvaises.
  Garde-toi de vouloir goûter les fruits de la vie mystique, avant d'avoir   rien fait pour les posséder.
  Ne dis pas - ô l'étrange paradoxe : - " La Voie est trop   aride, et pour triompher des difficultés de la Voie il faut être   un Saint ".
  Mais au contraire les Saints ne sont devenus tels que parce qu'ils ont su d'abord   triompher de ces difficultés. Ils ont débuté comme toi,   dans le néant ; ils ont gravi comme toi l'échelle philosophique   en commençant par le premier degré.
  Ne demande donc pas la foi pour pouvoir prier ensuite. Prie d'abord, et la foi   inondera ton âme.
  Mais j'en ai assez dit pour que tu saches que tu dois désormais te former   un corps mystique, qui se substituera en tous tes actes à ton corps visible   pour employer utilement tes forces immatérielles. Et ainsi tu vivras   dans l'hyperphysique ; et c'est là la Voie.

Les alchimistes se basent essentiellement sur les nombres et   leurs primordiales explications pour pouvoir manipuler les objets du laboratoire   et ainsi pour accomplir les étapes du Grand Œuvre.
  Les nombres :
  Nasher Blackside est un alchimiste contemporain et discret. Dans ce qui suit,   nous avons tenter de résumer sa théorie de l’alchimie et   son rapport avec les 3 premiers nombres qui sont à la base de toute expérience   alchimique, en choisissant quelques passages de son livre qualifié de   « courant souterrain » . Avec le règne animal,   l'alchimie devient thérapeutique, médecine, elle veut obtenir   la subtile quintessence des produits, leur véritable concentration vitale,   elle rêve de distribuer la Vie, d’enfanter Ï'homunule, prolonger   l'existence grâce à la Panacée ; avec le règne végétal,   elle devient agriculture, elle greffe, elle rêve de ressusciter, d'arriver,   à la palingénésie; avec le règne minéral,   elle devient chimie, elle rêve de transmuter les métaux et les   métalloïdes. Enfin, avec le règne divin, l'alchimie devient   herméneutique, elle enseigne à convertir le pain et le vin au   Corps et au Sang. (La vie devrait être présente dans le sacrifice   de la Messe : ce fut le Concile de Nicée qui décida de se contenter   du simulacre de la présence). On le voit, toujours l'alchimie s'occupe   de transvaser la Vie.
  Le fondement des différentes lois alchimiques se réfère   obligatoirement au symbolisme des premiers nombres. Nous allons donc nous attacher   à examiner la symbolique hermétique des 3 premiers nombres constituant   le « décade pythagoricienne ».

  L’unité (le nombre 1):
  Le nombre 1 exprime parfaitement « l’unité de la matière   », vérité dont l’université doutait encore   au début du siècle dernier et que, paradoxalement, les alchimistes   proclamaient au Moyen Age à la suite des assertions, vingt siècles   auparavant, d’Héraclite, de Leucippe et Démocrite. En effet,   dans le noyau atomique, le proton de charge positive est le constituant : «   la matière universelle » de tous les corps.
  Le jeune est regretté. Albert poisson mentionnait en ses théories   et symboles des alchimistes : « A la base de la théorie hermétique,   on trouve un grande loi : l’unité de la matière. La matière   est une , mais elle peut prendre diverse formes et sous ces formes nouvelles   se combiner a elle-même et produire de nouveaux corps en indéfini.   Cette matière était encore appelée semence, chaos, substance   universelle. »
  Sans entrer dans plus de détails, Basile Valentin pose en principe l’unité   de la matière. « Toutes choses viennent d’une même   semence, elles ont toutes été à l’origine enfanté   par la même mère. » ce principe etait mis en évidence   chez les alchimistes par l’allégorie du serpent Ouroboros se mordant   la queue qui entoure naturellement l’expression : « un, le tout   ». Le nombre deux
  Il exprime la dualité propre a toute manifestation. Les deux polarité   positive et négative, sont mis en relief par l’électricité.   Dans la structure même de l’atome, si le noyau contient un proton   de charge positive, les électrons qui gravite autour sont de charge négative.   C’est aussi le symbole du « yin-yang » de la tradition orientale   « l’œuf cosmique androgyne » Aucune valeur n’étant   parfaitement absolue, le masculin porte en lui le féminin, et inversement.   Les deux nature masculine et féminine, active et passive, positive et   négative, des semences propres au règne végétal   et animal se retrouve également au sein du règne minéral,   selon les alchimistes, reflétant parfaitement l’union soleil, lune,   de mars et venus Le nombre trois
  Le chiffre 3 est un symbole majeur dans la plus part des régions du monde.   Pour s'en convaincre, il suffit de penser à la trinité chrétienne   - le père, le fils et le Saint-Esprit - , à la trimortie indoue   - Braman, Visnou, et Shiva - , la triade égyptien - Osiris, Isis et 0rus   -, aux trois joyaux du bouddhisme tibétain - le doudas, le dharma, et   le sangha - et à la triade taoïste - homme, terre et ciel. Ou comme   dirait Frater_Rosae_Crucis : « ou nifnif, nafnaf et noufnouf dans les   cochons de l'espace ».
  La vénération, dont il a toujours fait l'objet, est sans liée   à sa valeur unificatrice. Le deux divise alors que le trois réunit.   Son expression géométrique, le triangle, démontre cette   propriété fondamentale. Le deux constituant la base du triangle,   s'associe à un troisième terme ; autrement dit, deux points séparés   dans l'espace se réunissent et se rassemblent en un troisième   point situé plus haut. Cela signifié la résolution des   opposés en un troisième terme.
  Dans Timée de Platon nous pouvons lire: «Mais deux éléments   ne peuvent seuls former une composition qui soit belle, sans l'invention d'un   troisième; il faut en effet, entre les deux un lien qui les réunisse.   Or, de tous les liens, le plus beau, c'est celui qui impose à lui même   et aux éléments qu'il relie l'unité la plus complète...   , ils forment tous une unité.»
  Dans ce même conteste chrétien, se distinguent l’esprit,   l’âme et le corps « spiritus anima corpus » dont la   répercussion sur le plan alchimique donnera respectivement naissance   au Mercure, Souffre, Sel. Ce sont ces trois principes de toutes choses appartenant   à chaque un des règne minéral, végétal, animal.   A leur sujet, Paracelse écrivait à juste raison en son paramirum   : C’est la vie en effet qu’on doit de ne pas voir ces principes.

  { La Pierre De Feu ( ou Pierre du Soleil   ) }

  Qu’est-ce que la Pierre de feu ?

Si, pour le moine bénédictin, la Pierre de feu   ne correspond pas à la Pierre Philosophale, elle en a les qualités,   dans une certaine mesure, puisqu'elle est capable de :
  "guérir non seulement les hommes, mais aussi les métaux de   quelques maladies particulières." La pierre de feu tire sa minière   de l'antimoine. Elle est à portée de l'alchimiste qui sait - pour   résumer brièvement le modus operandi - isoler les 3 principes   du minerai et les recombiner selon une juste proportion, après les avoir   auparavant purifiés et exalter par l'art :
  " Je vous dis derechef que dans l'antimoine on trouve un mercure, un soufre,   et un sel qui sont les souverains médicaments de la santé des   hommes. Le mercure de l'antimoine consiste dans son régule ; le soufre   en sa rougeur, et son sel demeure dans la terre noire qu'on laisse. Et lorsqu'on   sait bien séparer ces trois choses l'une d'avec l'autre, et derechef   les unir ensemble selon les règles de l'Art et qu'on en peut faire une   fixation sans poison, celui-là se peut vanter avec honneur qu'il a trouvé   la Pierre de feu qui se fait de l'antimoine pour la santé des hommes."(1)La   teinture de la Pierre de feu n'a pas le "pouvoir tingent" universel   de la Pierre philosophale:
  "laquelle (la pierre de feu) se prépare de l'essence du soleil,   et moins encore de toutes les autres pierres. Car la nature ne lui a pas donné   tant de vertu pour cet effet. Mais elle teint seulement en particulier, savoir   l'étain, le plomb et la lune, en soleil…Semblablement, dans son   augmentation et multiplication, la pierre de feu ne peut pas s'exalter plus   outre;"(2)La pierre de feu, nous dit le bénédictin est :  
  "une certaine essence pure, pénétrante, spirituelle et ignée,…comparable   à la salamandre (…) c'est une matière fixe, constante et   incombustible"(3)


  Préparation de la Pierre de Feu.

Cette caractéristique de fixité et d'incombustibilité,   dont la salamandre avait la réputation, est également commune   à la Pierre Philosophale, et constitue une qualité essentielle   à toute Pierre transmutatoire. Elle doit être acquise par le régime   du "feu microscopique" ou "feu corporel" qui trouve sa première   application dans la fabrication du verre d'antimoine, dont la relative fixité   au feu préfigure celle de la pierre de feu. C'est de ce verre qu'il faut   extraire la teinture qui constitue pour Basile Valentin, la très rouge   et véritable huile d'Antimoine.
  Le modus operandi se divise en 3 parties. La première partie vise à   tirer les qualités tinctoriales du verre, sous la forme d'une essence   incombustible.
  La deuxième partie a pour objet de faire de même à partir   du vitriol de mars.
  La troisième partie, consiste à conjoindre le produit des deux   phases précédentes sous la forme, nous l'avons vu, d'une pierre   incombustible, au pouvoir de tingence réel mais limité.


  1ère Préparation :

La première préparation de la Pierre de feu repose   sur l'extraction de l'huile rouge d'antimoine à partir du verre, lui-même   obtenu par calcination du minerai d'antimoine. Ce verre d'antimoine doit être   élaboré à l'aide de salpêtre, et c'est là   une particularité.

Il faut veiller durant cette opération à bien   conduire le "régime du feu" afin que la matière ne s'embrase   pas durant l'opération de calcination. En outre, celle-ci aura été   poussée suffisamment loin, pour que l'introduction de la matière   calcinée dans le creuset ne s'accompagne pas d'une détonation,   telle qu'elle se produit habituellement lorsque l'on cherche à obtenir   de l'antimoine diaphorétique à partir d'un mélange de sulfure   et de nitre. Pour tirer la teinture de ce verre, il est nécessaire de   recourir au vinaigre distillé tiré de la propre minière   de l'antimoine.

Le charitable bénédictin nous en indique le procédé   de fabrication au chapitre XXXII sous l'intitulé : "De la préparation   du vinaigre philosophique". Le procédé repose sur la mise   en "putréfaction" du minerai d'antimoine dans de l'eau de pluie   distillée. Il faut veiller à luter soigneusement le matras dans   lequel s'effectue la philosophique putréfaction. Si Basile Valentin recommande   de remplir le matras qu'à moitié, nous suggérons de le   remplir jusqu'au goulot, afin de diminuer le contact de l'eau avec l'air, dont   l'action oxydante pourrait s'avérer contraire au résultat recherché.   Kerkring propose les proportions suivantes de 6 livres d'antimoine pour 14 livres   d'eau. La distillation s'opère après 2 semaines de maturation.   Il faut veiller, comme le dit Kerkring, à ce que le bec du train de distillation   soit immergé dans l'eau du ballon réceptacle, afin que l'esprit   ne se volatilise pas. L'opération se termine par une augmentation du   feu et permet de recueillir un sublimé dans le chapiteau. Il faut alors   réitérer le processus, à partir du distillat, une deuxième   fois puis une troisième fois, en ayant pris la peine de réintégrer   dans celui-ci, les fèces et le sublimé précédemment   obtenu. Au terme de ce travail, l'artiste possède le vinaigre philosophique   idoine pour tirer la teinture du verre d'antimoine. Précisons que pour   un meilleur résultat, il importe de pulvériser le verre le plus   finement possible. Le temps nécessaire pour que la teinture acquière   toute sa maturité est de 2 semaines à l'étuve. Il faut   alors tirer le vinaigre par évaporation en ayant soin de ne pas brûler   la teinture qui n'est pas encore fixe. Basile Valentin recommande l'usage du   bain-marie. La poudre rouge ainsi séparée du vinaigre doit être   reprise par l'esprit de vin rectifié à la dernière perfection.   L'artiste possède dès ce stade une teinture "très   rouge et très utile à la médecine".

L'opération qui suit, vise à accroître   la fixité du soufre de l'antimoine, fixité qui lui est conféré   par le sel. Au chapitre XX intitulé "D'une autre préparation   d'huile ou soufre d'antimoine comme aussi le véritable sel de ce précieux   métal", Basile Valentin nous donne le processus opératoire,   à peine voilé, sur lequel repose l'obtention du précieux   sel. Il importe tout d'abord de faire un régule avec le tartre et le   salpêtre. Nous renvoyons le lecteur à Glaser ou Lémery,   suffisamment explicites. Le procédé de fabrication du régule   d'antimoine non martial, ne présente aucune difficulté pour l'artiste   aguerri par le feu du fourneau. Il faut le réduire en une fine poudre   et le sublimer dans un vaisseau de verre ou de terre verni, en ayant soin de   faire retomber tous les jours le sublimé avec une plume, jusqu'à   ce que tout le régule ait acquis la fixité et la blancheur du   sel. Il faut mêler ce sel à la teinture dans les proportions de   quatre onces de celui-là pour deux livres de celle-ci. La cohobation   doit durer l'espace d'un mois et doit être suivie d'une séparation   de l'esprit de vin, par distillation, après filtration du produit de   cette intime "union chimique". L'huile rouge, ainsi extraite, est   enfin concentrée et ceci met fin à la première préparation   de la pierre. 2ème préparation :

2ème préparation :

La deuxième préparation de la pierre de feu vise   à conférer au mercure de l'antimoine, les caractéristiques   du soufre incombustible de mars. Le moine alchimiste propose de recourir, pour   se faire, à l'huile rouge du vitriol de mars rectifié au dernier   point. Au sujet de cette huile, on peut lire dans l'excellent traité   de chymie de Christophe Glaser que le vitriol s'obtient à partir du vitriol   de mars, qu'il faut distiller dans une cornue de grés. Il importe tout   d'abord de donner un très petit feu durant dix ou douze heures, de façon   à faire sortir le phlegme du vitriol. Il faut alors augmenter la chaleur,   en veillant à ne pas trop pousser le feu de crainte de rompre le récipient   sous l'effet de la pression des gaz. L'augmentation du feu après une   douzaine d'heures, permet la distillation du vitriol sous forme de fumées   blanches qui se condensent en vitriol dans le récipient. Glaser suggère   d'interrompre la distillation
  " lorsque les gouttes rouges commencent à paroistre,…ces gouttes   rouges en estant la partie la plus pesante & la plus caustique"

  C'est en fait la queue de la distillation qui intéresse le moine alchimiste.   Mais Glaser nous parle ici du vitriol vulgaire et non du vitriol philosophique   qui seul est susceptible de rendre son office dans la deuxième partie   de l'œuvre. Si le lecteur désire en savoir davantage sur l'identité   de ce vitriol, nous l'engageons à se référer aux œuvres   de Tollius, disciple spirituel du moine alchimiste. Muni de cette précieuse   huile rouge, et du mercure vif de l'antimoine, signé du sceau royal,   l'artiste doit procéder à la conjonction des deux composés   puis obtenir un précipité rouge par distillation au feu de sable.   Si le pouvoir tinctorial de la pierre de feu, en devenir, repose sur les qualités   de ce précipité, encore immature, Basile Valentin nous fait la   confidance, non sans raison, que le produit de cette philosophique conjonction-distillation   revêt d'intéressantes applications pour le soin externe des plaies   et des ulcères.
  "très beau et très utile dans les maladies chroniques, plaies   et ulcères ouverts."

  3ème Préparation :

La troisième et dernière préparation de   la pierre de feu achève le fastidieux travail entrepris en conjoignant,   à parties égales, le produit des deux précédentes   préparations. Il faut soumettre le mélange à cohobation   de façon à obtenir une union intime des deux composés,   puis terminer le travail par une concentration-évaporation de façon   à éliminer tout le phlegme. C'est seulement alors, que l'artiste   peu se réjouir de posséder la pierre de feu qui revêt les   caractéristiques d'une :
  "poudre fixe, rouge, sèche, fusible, qui ne fume plus du tout."Si   cette poudre est revêtue d'un pouvoir transmutatoire, elle possède   également, selon Basile Valentin, d'intéressantes propriétés   médicinales, essentiellement dévolues au royal métalloïde   :
  "Tu as une médecine pour les hommes et pour les métaux. Elle   est douce et agréable dans l'usage; elle est pénétrante;   elle corrige et chasse le mal, sans exciter le ventre. Uses-en comme il faut,   et elle te sera d'une très grande utilité tant pour la santé   que pour le nécessaire à la vie." Et Basile Valentin de préciser,   quant à la dose requise pour le traitement des maladies :
  " Prenez garde que vous ne chargiez trop la nature, (…)Sachez que   trois ou quatre grains, à chaque dose prise dans l'esprit de vin, sont   suffisants pour chasser toutes les maladies."

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